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Canard des Rizières

Saint-Gilles (Gard), Camargue
Aidé d’un bon millier de canetons jardiniers qui nettoient, désherbent et assainissent ses rizières, Bernard Poujol cultive du riz bio de Camargue. Ainsi, il peut produire et vendre non seulement des riz exceptionnels mais aussi une très bonne viande de canard, douce et juteuse en frais, corsée et pleine de caractère en confit ou en daube.
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Bernard Poujol, en Camargue, produit un riz bio de grande qualité. Les canards qui batifolent dans ses rizières sont des désherbants et des pesticides naturels, les seuls qu’il s’autorise. Double bénéfice : Bernard vend son riz et, leur besogne accomplie, ses canards.
À Saint-Gilles-du-Gard, Bernard Poujol exploite en bio (certification Écocert) vingt hectares de rizières. La riziculture biologique n’est pas chose facile, mais Bernard a trouvé la solution : Takao Furuno, riziculteur japonais, lui a appris à préserver ses rizières en y lâchant des canards. Cette méthode chinoise, qui remonte à quatre mille ans et aux débuts de la culture du riz, est encore couramment pratiquée dans les zones rizicoles traditionnelles de Chine. Takao l’a redécouverte en 2008 et Bernard l’applique depuis 2011. L’usage de canards exige une programmation scrupuleuse des semis et de l’inondation des rizières. Lorsque la pousse de riz a levé et que la rizière est en eau, on lâche des canards de cinq semaines (en tout 1 200 petits mulards de race pékin, 200 canards par champ de riz) qui picorent les mauvaises herbes et les insectes. Aucun autre herbicide ou pesticide n’est requis. Les pousses de riz, dures et fibreuses, riches en silice, ne les intéressent pas. Pendant deux mois, les canetons jardiniers nettoieront la rizière, fertilisant le sol, oxygénant l’eau de leurs pattes palmées et lui donnant un aspect bourbeux qui inhibe la croissance des adventices. Tout cela améliore nettement le rendement et la qualité. Comme les prédateurs des canards sont effrayés par la voix humaine, Bernard fait écouter France Culture à ses canards toute la nuit. Un mois avant la récolte, les palmipèdes sont déplacés vers d’autres parcelles inondées qui accueillent le riz de l’année suivante. Un canard de rizière accomplit son travail de l’automne au printemps. Quand les canards ont fini leur job, il est temps de les manger : ils deviennent daubes, confits, ou sont vendus en frais. Leur chair est douce, juteuse et très peu grasse. Les confits expriment au contraire des notes giboyeuses et corsées. Les riz bio de Bernard Poujol sont estimés par les plus grands chefs. Le bio réussit au riz, qui est une céréale fragile, sensible à la pollution, et qui a besoin d’un véritable équilibre naturel pour bénéficier de toutes ses qualités : fermeté, tenue à la cuisson, goût de noisette. Bernard prépare pendant trois ans ses rizières en mode pâturage : brebis et vaches paissent l’herbe et la luzerne, fertilisant le sol. Quand la terre est régénérée, la culture du riz peut commencer. Le riz des canards, les canards des rizières : bel exemple de symbiose écologique appliquée à l’agriculture, prouvant une fois de plus que les méthodes biologiques et traditionnelles sont un cercle vertueux. Souvent, la somme des bienfaits obtenus est doublée, triplée, voire multipliée. Bernard s’est associé, ces dernières années, avec Mathieu et Sabrina Lacan pour le travail des rizières et l’élevage de canards. Outre cette activité, Mathieu et Sabrina élèvent des vaches de race angus (en bio) et des volailles : pintades, poulets, chapons. Les volailles sont élevées à l’extérieur, en parc, et sous abri dans une ancienne porcherie, sur de la paille de riz. La majeure partie de leur alimentation (riz, blé, avoine, maïs, tournesol) est produite en bio à la ferme.
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