Au VIe siècle, des moines bouddhistes venus de Chine introduisent au Japon une pâte de soja et de céréales fermentée. Le miso est arrivé ! Il y en a de nombreuses variétés — blanc, rouge, au riz, à l’orge, etc. —, toujours à base de koji, une préparation de soja ou de céréales cuite à la vapeur, ensemencée avec la moisissure Aspergillus oryzae puis fermentée quatre jours à 40 °C. Ce koji est l’ingrédient fondamental de nombreux produits japonais : saké, mirin, sauce de soja (shôyu), miso. Pour le miso, on ajoute du sel marin et du soja et on laisse fermenter le tout plusieurs mois, voire plusieurs années. C’est un aliment de santé, riche en acides aminés, en enzymes et en bactéries bénéfiques. Il donne du goût à tout et favorise la digestion. On le dit aussi souverain pour le système immunitaire.
Venu dans le Val de Loire il y a quatorze ans pour enseigner les mathématiques, Takayoshi Hirai s’est mis à fabriquer du miso parce qu’il ne trouvait pas de koji. Peu à peu, il s’est retrouvé à la tête d’un véritable artisanat, produisant une gamme étendue de miso et de condiments, entièrement bio, à base de riz de producteurs camarguais, de céréales et de soja locaux. L’aspergillus vient du Japon. Il réalise aussi de délicieuses sauces de soja et des produits japonais de base : amazake (riz fermenté doux), shio koji (riz fermenté salé) ou shoyu koji (encore plus fermenté et salé).
Comment utiliser le miso ? C’est un produit naturel vivant qui remplace le sel et constitue un assaisonnement de base. Il apporte l’umami — la sapidité. On peut le délayer dans un bouillon pour faire une soupe ou y faire mariner viandes, poissons ou légumes. Il peut aussi être ajouté à des sauces ou à des vinaigrettes. Il n’est même pas interdit de l’étaler sur une tartine ou d’en mettre sur du riz chaud.