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Abglenn

Pédernec (Côtes-d'Armor)
De la vraie boucherie et charcuterie bretonne aux saveurs d’antan : celle que Padrig Andrev fabrique dans sa belle ferme séculaire, entre Lannion et Guingamp.
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La vraie charcuterie de ferme, tradition encore bien vivace en terre d’Armorique : c’est la grande réussite de Padrig Andrev, fermier éleveur bio et fondateur de la marque Abglenn.
À la ferme dite du Petit Manoir, magnifique espace de verdure et de granit entre Lannion et Guingamp, Padrig Andrev (prononcez Andréo, à la bretonne) est vif, joyeux, accueillant, disert. Il a toujours une histoire à raconter : ses années de champion cycliste ou ses méditations sur les légendes celtiques, la langue et l’histoire bretonne. Sa ferme, voisine de celle de ses ancêtres, a été préservée du remembrement. Elle est constituée de parcelles toutes entourées de bocage ­– haies ou talus arborés –, soigneusement entretenus par les boucs et les chèvres des fossés. Padrig est un pionnier du bio : avec son épouse, il a créé la toute première marque de conserves biologiques en France, Abglenn. Celle-ci inclut aussi la viande et la charcuterie produites à la ferme : porc frais et charcuterie bretonne partiellement issue de porc blanc de l’Ouest, viande bovine de race bretonne pie-noir. Le porc blanc de l’Ouest est une race ancienne propre à la Bretagne, à la Normandie et à l’ouest des pays de la Loire. Ses effectifs étaient encore nombreux avant la Seconde Guerre mondiale, mais l’agriculture industrielle faillit avoir raison de ce gros cochon blanc rosé à la chair savoureuse : il ne supporte pas de vivre en bâtiment fermé. Il lui faut du plein air, de l’herbe et des cabanes pour s’abriter. C’est ainsi qu’il est élevé, en milieu bocager ou agroforestier. Sa sauvegarde passe donc par le bio et, entre autres, par Slow Food, qui l’a inscrit à la liste de ses produits sentinelles. Comme toutes les races porcines anciennes à croissance lente, le porc blanc de l’Ouest développe lentement une graisse intramusculaire et un lard épais, ce qui donne une viande moelleuse et savoureuse. Le jambon blanc est la parfaite expression de ce cochon gastronomique. Padrig transforme aussi le porc blanc en rillettes et en pâté breton, le reste de sa production charcutière et bouchère étant issue de porc bio d’autres races. Grâce à lui, vous allez redécouvrir ce que jambon blanc veut dire, mais ne passez pas à côté des autres produits : ils sont taillés sur le même modèle. Depuis 2021, Padrig Andrev vend aussi de l’agneau de la race bretonne de Belle-Île-en-Mer. L’histoire mérite d’être racontée. La race belle-île remonte au XVIIIe siècle, époque où le Parlement de Bretagne décida d’améliorer l’élevage ovin dans la province et en particulier la qualité de la laine (l’industrie textile, lin, chanvre, laine, jouait un grand rôle dans l’économie bretonne). Il fut décidé de croiser le mouton flandrin (originaire des Flandres) avec la race autochtone des landes de Bretagne. Le résultat fut la race de Deux, un animal robuste et haut sur pattes que l’on trouvait particulièrement dans le Morbihan. Comme la plupart des races autochtones rustiques, la race de Deux faillit disparaître au XXe siècle. C’est en 1985 que le Dr Xavier Malher, de l’école vétérinaire de Nantes, retrouve à Belle-Île-en-Mer un troupeau de brebis qu’il identifie comme les dernières descendantes de la race de Deux. Il a été guidé vers cette découverte par le Dr Étienne Lebigre, qui était et est encore vétérinaire insulaire. Une campagne de sauvegarde fut alors décidée par l’association Deñved ar Vro (Moutons de Bretagne). Comme la race a été retrouvée sur Belle-Île, elle portera son nom ; sa vocation sera bouchère et lainière. Il se trouve que notre Padrig Andrev, toujours à la pointe de la préservation des races autochtones de Bretagne, a joué un rôle essentiel dans la reconstitution du cheptel de cette belle race ovine. Pourtant, un jour, il doit vendre son troupeau. Quelques années plus tard, surprise : son voisin, Antoine Floury, rachète un troupeau de brebis de Belle-Île qui est le descendant direct de celui qu’il a vendu… En quelque sorte, le troupeau de Padrig est revenu chez lui tout seul. Padrig, par l’intermédiaire d’Antoine, se consacre donc de nouveau à cette race superbe, qui paît une fois par semaine dans la houblonnière voisine. Il conditionne et commercialise sa viande, qui est donc disponible pour vous. On peut dire que vous avez de la chance, et nous aussi !
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