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Domaine des Miquettes

Cheminas (Ardèche)
Paul Estève et Chrystelle Vareille ont décidé de vinifier à la géorgienne leur petit domaine en appellation Saint-Joseph : leurs cuvées élevées en jarre de terre cuite restituent la texture veloutée et la complexité des premiers vins de l’histoire.
« En 2013, en Géorgie, à la fin d’un festival de vignerons, la fête avait un peu dérapé. La main de Paul Estève sortant d’un qvevri comme pour demander de l’aide, bientôt suivie de sa tête, est une vision qui restera éternellement gravée dans ma mémoire. » (Alice Feiring)

Où ?

Au sud de l’appellation Saint-Joseph, le domaine des Miquettes a été créé en 2003 par Chrystelle Vareille et Paul Estève. Ce dernier a fait ses classes auprès de René-Jean Dard et François Ribo, deux grandes figures du vin naturel en vallée du Rhône. Ils commencent par récupérer la ferme de la famille de Paul avec deux ares de vigne, puis reprennent la totalité du domaine en 2004. Un soir, ils visionnent un reportage sur la Géorgie et se prennent de passion pour ce pays du Caucase qui n’est autre que le berceau du vin. Mieux encore : des techniques de vinification vieilles de huit mille ans y sont encore en vigueur. Au cœur de cette viticulture est le qvevri, la jarre enterrée où se déroule toute la vinification : fermentations avec macération pelliculaire et élevages. Ils partent à la découverte de la Géorgie et en reviennent avec la décision d’élever tous leurs vins en jarres enterrées. N’ayant pu commander de qvevri en Géorgie, ils se replient sur des jarres espagnoles (tinajas) et italiennes de forme similaire. Ils en ont vingt-six dans leur chai à la géorgienne.

Terroir, parcellaire et encépagement

Les cépages blancs sont situés autour de la maison, les cépages rouges pour le saint-joseph sont plantés sur coteaux escarpés, entre 300 et 450 mètres d’altitude. Les parcelles sont situées sur un socle de granit avec des sols légers, composés de granits à micas noirs, de schistes et de gneiss. La première parcelle du domaine était plantée de vieilles syrahs en appellation Saint-Joseph. Le domaine s’est d’abord agrandi pour totaliser trois hectares en appellation Saint-Joseph et 1,3 hectare de syrah et de viognier, classés en vin de pays. Le domaine compte à présent 4,3 hectares.

Méthodes culturales

Le domaine est conduit en agriculture biologique (Ecocert) avec pratiques biodynamiques. Les sols, en fonction de la configuration des parcelles, sont travaillés au cheval ou au treuil et à la pioche ; le tracteur est employé sur les hauts. Les vignes sont soignées et fortifiées à l’aide de décoctions de plantes et d’argile. Aucun intrant chimique n’est ajouté au travail viticole. Les vendanges sont entièrement manuelles.

Vinification

Pour une expression maximale du terroir, les vins sont vinifiés le plus naturellement possible, sans intrants, sans sulfites ajoutés (depuis 2012), sans aucun produit de synthèse ni technologie récente. Les fermentations se font à partir de levures naturelles. Aucun collage ou filtration n’est pratiqué. Cependant, depuis 2014, la grande singularité du domaine des Miquettes réside dans leur chai construit à la géorgienne, avec vingt-six jarres enterrées. Ils distinguent toutefois les tinajas (jarres espagnoles) pour les macérations et les « amphores » enterrées pour l’élevage. Pour les rouges, fermentation trois semaines en tinajas, pressurage et élevage en jarre enterrée pendant onze mois ; pour les blancs, fermentation et macération pelliculaire de six mois, puis pressurage et élevage de six mois en jarre enterrée.

Les vins

Toutes les cuvées du domaine des Miquettes sont sans soufre ajouté et élevées en jarre. La plus représentative est probablement leur fameux saint-joseph Madloba (« merci » en géorgien), un rouge frais, fruité, équilibré, élevé six mois, doté d’une jolie texture sans astringence qui lui permettra de se garder plus de dix ans. Pour le Madloba blanc, également élevé six mois en jarre, la terre cuite gomme l’astringence et la transmute en une texture veloutée, avec des notes puissantes de bergamote, de citron, d’absinthe et une jolie amertume. La syrah en vin de pays se révèle en bouche veloutée, fruitée, poivrée et framboisée. Le saint-joseph rouge, issu de vignes de quarante ans et mis en bouteille au bout de deux ans de jarre, offre de magnifiques notes de poivre et de violette, et là encore la bouche satinée, la matière fruitée typiques d’un bon élevage en terre cuite.
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