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Jérôme Lambert

Champs-sur-Layon (Maine-et-Loire)
Vigneron fermier en appellation Coteaux-du-Layon, Jérôme Lambert vinifie en bio et en nature les cépages locaux — chenin, grolleau, cabernet franc et gamay. Ses rouges sont frais et gourmands, ses blancs droits, nobles et savoureux.
Soufrer n’est pas jouer.

Où ?

Jérôme Lambert est né à Rablay-sur-Layon, un petit village du sud de l’Anjou, et c’est là qu’il vinifie aujourd’hui. Fils de vigneron, dès l’enfance, il s’amusait à cueillir des raisins, à les fouler et à les mettre à fermenter. Plus tard, il choisit de travailler dans le commerce, mais l’envie de faire du vin n’est jamais loin. En 2003, toujours à Rablay, il participe à la taille des vignes chez le viticulteur Philippe Cesbron et en profite pour demander aux vignerons locaux quelques raisins pour se faire la main. À cette époque, cet autodidacte de la vigne est peu sensible aux problèmes liés aux sulfites et aux additifs, il veut juste commencer à faire du vin. Plusieurs barriques succèdent à la première, puis il prend le contrôle de quelques parcelles. L’année suivante, il récupère vingt ares de vignes, mais si son domaine s’agrandit d’année en année, il lui faudra attendre quinze ans pour atteindre l’hectare. Comme c’est un peu juste pour gagner sa vie, il travaille chez Philippe Cesbron pendant six ou sept ans, suivis de dix ans chez Olivier Picherit au domaine de La Raimbaudière. En 2003, alors qu’il commence à vinifier en amateur, il demande au vigneron Richard Leroy de l’aider à ajouter du soufre à son vin. Trois semaines plus tard, il appelle Richard au téléphone pour lui dire que le vin n’a pas bon goût. « C’est normal, répond Richard, ce sont les sulfites. » Dès lors, Jérôme continue à produire des petites cuvées sans y ajouter de soufre et se trouve tout à fait satisfait du résultat, mais il n’en parle pas autour de lui, persuadé que personne d’autre ne procède ainsi. Ce n’est qu’un peu plus tard qu’il apprendra l’existence des vins naturels et découvrira qu’il n’est pas seul à viser le 100 % raisin. Toutes ses cuvées ultérieures seront sans soufre ajouté et ne rencontreront aucune difficulté particulière : les vins sont droits, buvables, sans défaut. Jérôme est fermier autant qu’il est vigneron : il élève poules, cochons et moutons et prend cette activité très à cœur. Bien entendu, rillettes, boudins, saucissons, jambons et pâtés sont issus de cet élevage pour la consommation familiale.

Terroir, parcellaire et encépagement

Sur son petit domaine de quatre hectares, un hectare est consacré à de vieilles vignes (cinquante ans) de chenin blanc sur un sol schisteux typique de la région. Le reste consiste en sols sableux plus légers, plantés de grolleau, de gamay et de cabernet franc pour les vins rouges.

Méthodes culturales

Le domaine est cultivé en bio avec une forte attention à la biodiversité. Aucun additif n’est employé à la vigne, et toutes les vendanges sont manuelles. Les vieilles vignes de chenin sont vendangées en trois fois pour obtenir des vins résultant de différentes maturités.

Vinification

Aucun additif n’entre dans l’élaboration des vins de Jérôme Lambert, et l’on mesure la portée de ces mots quand on sait qu’il considère même le bois des barriques comme un additif. L’objectif est donc de faire des vins cent pour cent raisin. Pour certaines cuvées, par exemple les orange ou les liquoreux, il n’est pas rare que Jérôme assemble les vins de deux millésimes. Les macérations se font en grappes entières ou éraflées pour les rouges, et la vinification typique du chenin blanc consiste en un pressurage suivi d’une fermentation du moût en cuves avec levures indigènes, avec ou sans soutirage, et d’une mise en bouteille au bout de deux ans. Comme Patrick Bouju, Jérôme pratique une vinification patiente et n’est pas adepte des raccourcis. Il peut laisser ses vins très longtemps en cuve, préférant ne les mettre en bouteille que lorsqu’ils sont tout à fait prêts. Pas de sulfites à la vinification ou à la mise en bouteille, cela va sans dire.

Les vins

Jérôme réussit ses cuvées de blanc ou de rouge avec un égal bonheur : la richesse et la noblesse du chenin blanc, la fraîcheur et la buvabilité des cépages rouges angevins (grolleau, cabernet franc, gamay d’Anjou) trouvent chez lui une superbe expression qu’aucun voile chimique ne vient dissimuler. Sa triple vendange du chenin blanc donne des cuvées droites, précises, dotées de grandes capacités de garde (De l’Air, Les Entre-Cœurs, Coule de Source) et finement minérales grâce aux sols schisteux, tandis que le Zudefruit rouge possède toutes les qualités de son cépage, le grolleau : gourmand, séveux, un peu canaille. Le Fil Rouge offre ces mêmes qualités, mais une proportion de cabernet franc arrondit le vin et lui donne une touche de poivre. Ce sont des rouges joyeux, gourmands et chaleureux.
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